Multitudes

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multitude = singularity plus cooperation = autonomy plus association (Michael Hardt)

Political concept taken from Spinoza and re-developed and popularized by Toni Negri and Michael Hardt in their book Empire and Multitudes. The concept is opposed to both the classic notion of the People-in-need-of-representation and the marxist notion of the working class.


Definitions

The concept of the multitude summarized:

" we can summarize the contemporary concept of the multitude as follows: The multitude is positioned between the individual and the group; it is a "multiplicity of singularities" The multitude operates through relationality and cooperation, which establishes "the common" or a set of partially-overlapping common affects, issues, and experiences. The multitude positions itself against the social contract tradition, and therefore against the inevitability of modern sovereignty and the "state of exception" The central problematic of the multitude is the "problem of the political decision," or how the common can be constituted while fostering difference. The question the multitude asks of itself is "can the multitude self-govern?" rather than the question asked of the multitude -- "is the multitude governable?"" (http://www.ctheory.net/text_file.asp?pick=423)


Y. Ichida, summarizing the concept of the "Multitude" on the Multitudes mailing list:

“In immaterial production, the products are longer material objects but new social (interpersonal) relations themselves. It was already Marx who emphasized how material production is always also the (re)production of the social relation within which it occurs; with today’s capitalism, however, the production of social relations is the immediate end/goal of production. The wager of Hardt and Negri is that this directly socialized, immaterial production not only renders owners progressively superfluous (who needs them when production is directly social, formally and as to its content ?); the producers also master the regulation of social space, since social relations (politics) is the stuff of their works. The way is thus open for ‘absolute democracy’, for the producers directly regulating their social relations without even the detour of democratic representation."




Discussion

In French

Toni Negri on the Multitudes, Difference, and the Common:

“Cet ennemi de l’Empire, que nous avons appelé « multitude », est un ennemi qui, sur tous les terrains, cultive ses différences. Or, ces différences ont une base commune, qui est d’abord le refus du commandement et de l’exploitation par le capital collectif au niveau impérial. Ce contenu de rébellions, de révoltes, d’essais de réappropriation du pouvoir vient de différents côtés, et surtout des travailleurs. La véritable opposition reste les travailleurs : le concept de multitude reste donc un concept de classe, même s’il est beaucoup plus étendu que le concept de classe ouvrière. C’est une chose que le pouvoir n’arrive pas à appréhender, car elle se transforme constamment selon les singularités qui la composent, et qu’on ne peut définir ni comme classe, ni comme masse, ni comme peuple : elle se renouvelle sans cesse..." (original article, not fully available online, at http://www.politis.fr/article1115.html)

Definition in French by Toni Negri at http://multitudes.samizdat.net/Pour-une-definition-ontologique-de.html


Elicio, on the political philosophy of the multitudes

«Cette complexité sociale, nous l’appelons la « multitude « , car nous essayons d’utiliser une expression capable d’indiquer une complexité non synthétisable de la structure de la société post moderne et ses acteurs multiples. La multitude, que nous définissons comme l’expression de l’ensemble de toutes les figures de l’assujettissement de la société post moderne, a bouleversé la théorie politique et la théorie de l’organisation sociale. En effet, la multitude a comme caractéristique de ne s’identifier à aucun programme commun, à aucune « synthèse stratégique « politique. Le concept de « synthèse « est plus vécu comme une réduction de la complexité de ses expressions sociales et culturelles, comme une certaine hybridation politique, un processus de réduction de sa forcede subjectivité. Le concept de « synthèse « est vécu aussi comme un acte politique de la « perte d’identité « . La perte d’identité est considérée par la multitude, comme le commencement de l’introduction des mécanismes des modifications de ses besoins réels. Dans ce cadre conceptuel, la multitude fonctionne dans la construction des processus d’organisations autonomes. Cette forme d’organisation a comme caractéristique de se déployer autour et par des micro-actions au quotidien et cherche à répondre aux besoins de la vie de tous les jours. C’est dans cette démarche que la multitude produit ses revendications et ses négociations. Pour la multitude, le quotidien est considéré comme le lieu privilégié de lutte, le lieu de vérification de l’efficacité de son action politique, le lieu du changement. L’action politique ou sociale a un sens pour la multitude si elle est capable de modifier « le quotidien« , « le présent « . La lutte et l’engagement sont considérés comme des instruments pratiquespour essayer de réaliser des modifications concrètes dans la vie de tous les jours, dans un souci permanent d’élargissement de sa superficie sociale, d’hégémonie sur les pratiques socioculturelles de la vie de tous les jours. Approfondissons ce thème pour mieux comprendre l’idée de ce qu’est le « changement dans le quotidien « . Commençons avec la définition de ce que sont unrapportsocial ou un acte politique.

Pour la multitude, il n’y a pas d’acte politiquesans modification du présent. Donc, l’acte politique, devient la forme collective et personnelle de définition d’un espace social à conquérir et la définition d’une démarche à adopter pour la modification du présent. Le présent est considéré commeune fractionde la vie. Dans cette démarche le programme politique devient la construction d’un projet concret de transformation d’une fraction de la vie, c’est-à-dire de la modification du présent.

Pour la multitude le processus de transition d’un rapport social à un autre est le « remplacement « d’un acte de vie (vie économique et sociale) par des gestes de liberté au quotidien. Ces gestes représentent des espaces de liberté.Desgesteset desespacespour la construction d’un micro projet personnel : la réalisation de ses rêves. Rêves en tant que réalisation d’un désir personnel et /ou avec d’autres pour un rêve collectif (projets de transition) pour affirmer sa liberté de vivre comme on le désire. Ces actes, « la construction d’un rêve « , sont des premiers filaments (de vie autonome) qui se super posent et étouffent une fraction des micro pouvoirs de la représentation impériale. Dans cette démarche, le concept de lutte est conjugué au présent sans « futur « , « l’idée de futur « est vécue comme un concept dépassé, obsolète. Concept assimilé dans un sens de défaite.....de l’auto exploitation : l’histoire du socialisme réel ! Pour la multitude, il n’y a pas de victoire si la vie de tous les jours n’a pas été modifiée, élargie, enrichie. Si cette condition n’est pas réalisée « le rapport social « restera le même. C’est dans cette définition que la multitude considère les « partis politiques « comme des institutions de la négociation sociale, les conçoit plutôt comme les représentants des « courants d’un pouvoir unique « et en aucun cas comme une expression populaire de souveraineté. La multitude est la représentation de l’expression philosophique et sociale de la complexité du monde réel qui produit richesse et sens. Elle ne croit pas aux mécanismes de la représentation, à la délégation de ses volontés, à une représentation nationale d’élus professionnels, elle croit fermement au concept de participation. La participation est considérée comme l’antithèse de la représentation classique et s’il devait avoir une délégation de pouvoir elle serait plutôt sous la forme d’une démarche d’application d’une volonté déjà prise, donc non modifiable. Ici, le concept de délégation ou de représentation n’est pas seulement traduit sous forme négative vers les formes traditionnelles de la démocratie (député-fonctionnaire-professionnel) mais aussi sous la forme de la « délégation de la pensée « aux intellectuels. En effet, pour la multitude, un des pièges le plus redoutable est la « perte « d’autonomie dans les processus de construction de sa « pensée « . Il s’agit de contrôler « sa production de sens « , sa philosophie, car une des formes les plus redoutables du pouvoir en place est la stérilisation de ses expressions culturelles. Paradoxalement, si dans le passé, pour le prolétariat révolutionnaire, l’appropriation des moyens de production était un des objectifs fondamentaux, aujourd’hui pour la multitude, l’objectif fondamental est l’appropriation de « sa production de sens et de valeur « .Cet objectif se traduit par la nécessité de s’approprier des moyens de la communication sociale.

See also: Philosophie politique des Multitudes- Revu Multitudes N°9 mai/juin 2002, Exils, Paris . http://listes.samizdat.net/wws/info/multitudes-infos


More Information

Toni Negri on the Ontology of the Multitudes, at http://info.interactivist.net/article.pl?sid=02/11/13/100202&mode=nested&tid=9


Editorial, on the 'theory of the multitude', at http://www.ephemeraweb.org/journal/4-3/4-3editorial.pdf ; From Capital-labour to Capital-life, by Maurizio Lazzarato, at http://www.ephemeraweb.org/journal/4-3/4-3lazzarato.pdf ; The Entrance of the Multitude in Production, at http://www.ephemeraweb.org/journal/4-3/4-3virtanen.pdf ; Controlling the Multitude, at http://www.ephemeraweb.org/journal/4-3/4-3vahamaki.pdf; On the valorisation of informatic labour, at http://www.ephemeraweb.org/journal/4-3/4-3vann.pdf

Key Books to Read

Paolo Virno in his book Grammar of the Multitudes:


URL = http://www.ctheory.net/text_file.asp?pick=465 (text empty when we last checked 2/2006)

A presentation of Paolo Virno's Grammar of the Multitudes and his genealogy on the concept of the Multitude.

"Virno's challenge is to imagine a form of unity and a kind of agency that does not work by collapsing the distinctions between individuals. After all, as Foucault makes clear, these distinctions emerge relationally: the relation will therefore serve as a kind of base or unity. Thus, against the modern, Hobbesian concept of "the people," Hardt, Negri, and Virno propose a collective, perhaps even pre-conceptual, form of life they call "the multitude." The multitude, Virno declares, "does not clash with the One; rather, it redefines it." In effect, Virno turns Hobbes on his head: the One or the unity is no longer a promised point of convergence in the figure of the Sovereign or the State, as it is for Hobbes. The movement is not from some imagined "state of nature" toward "civilization." Instead, for Virno, the multitude is a premise, a kind of origin, which does not transfer rights to the Sovereign. In a Marxian vein, he calls it "the base"; it is "the universal," "the generic," "the shared experience." And it is in the shared commonality of the multitude that we can imagine a new kind of unity, an agency for social and political transformation that emerges from creative and mobile relations -- an agency that does not have its source in an outmoded subject or in the sovereignty of the State. The multitude is a bio-social collectivity, a life form that is irreducible to its contents, which is to say, a form of life implicit in the form itself, in its expression, in its shifting rhetorical dimensions, and not in some abstract content or concept. The implications for us are legion, not just as potential political agents, but as those whose political lives unfold in a networked world that lacks the traditional moorings of subjectivity and political identity. And by "network," here we must consider not just web environments, new electric modes of communication and activism, but also myriad others, such as terrorist networks. These latter have proven very effective against an ageing and lumbering State Leviathan, for these networks enact an agency and yet they have no true centralized locus of control -- a reality that States are slow to recognize and at a loss to combat in traditional terms. The so-called "War on Terror" is a case in point, since State efforts to combat terrorism have relied on a redoubling of centralized governmental control and surveillance -- a strategy that clearly misses the mark. Like it or not, the terrorist network is a new model of political agency that has a multitudinous force. And in a similar vein, so too do ordinary citizens when they gather to protest the WTO, or the U.S. war in Iraq, or more recently to publicly grieve and protest the terrorist train bombings in Madrid and London. While it is impossible to quantify what kind of global political impact will result from these demonstrations, in them there is undoubtedly some form of subjective emergence, some shared understanding of life that enters the social and political field of play.

The title of Virno's book is A Grammar of the Multitude. And Virno does offer us a grammar of sorts, though to be sure, it is neither a fundamental nor a fundamentalist grammar, not a divine Logos, not language in the "common-sense" sense. Virno will not collapse speaking and being, but will find in their difference a productive tension, a creative and expressive voice, a temporary and mobile site for political agency. His argument is itself "multitudinous," that is, it is a kaleidoscope of argumentational fragments, a bricolage, employing key terms from "Hobbes, Kant, Heidegger, Aristotle..., Marx and Freud," and drawing equally on the vastly disparate insights of "Hannah Arendt, Glenn Gould, the novelist Luciano Bianciardi, Saussure, Guy Debord...." And this long list is by no means complete. Of course, the trajectory of his small book, comprising three lectures, is impossible to duplicate here, all the more so because his argument is implicitly inductive, rather than deductive. But it has the force of the multitude. The book bears as its subtitle, "For an Analysis of Contemporary Forms of Life," and it is here, with the life form, and with the emergence of a kind of life itself, that I find him at his most persuasive. If the multitude offers us a "grammar," a language that Virno characterizes as "pre-individual," this suggests a preliminary strategy, at least, for reading how contemporary forms of life are emerging."