Immaterial Resources and Financial Markets
* Article/lecture: Ressources immatérielles et finance de marché : le sens d’une liaison. Isabelle Halary. Seminaire Samizdat, January 2005.
URL = http://seminaire.samizdat.net/spip.php?article50
"La question de la valorisation des actifs immatériels par les marchés financiers doit être resituée dans une problématique plus large."
Update October 2016: "Pendant la phase d’euphorie boursière des années 90, une thèse semblait presque faire l’unanimité : La hausse des cours aurait été justifiée par la formation sans précédent d’actifs immatériels.", via [1]
Summary
Reading notes of the 2005 version by Michel Bauwens, 2007:
Abstract
In French, copy of the 'introduction', by Isabelle Halary:
"Pendant la phase d’euphorie boursière des années 90, une thèse semblait presque faire l’unanimité : La hausse des cours aurait été justifiée par la formation sans précédent d’actifs immatériels. Ainsi, pendant l’été 1999, Nakamura écrivait-il : “Is there any rational reason to believe that profits should grow strongly in the future and thereby justify the high valuations placed on shares ? In fact, there is. As we shall show, rising investment in intangible assets reduces measured current profits and raises expected future profits.” (1999, p.7)
Puis pendant la dépréciation générale postérieure à mars 2000, il y aurait eu disparition ou autodestruction de ces intangibles. De fait, des goodwills impressionnants ont été rayés d’un trait de plume.
La question de la valorisation des actifs immatériels par les marchés financiers doit être resituée dans une problématique plus large. Il s’agit en effet d’interpréter la concomitance entre deux évolutions à la fois parallèles et contradictoires : d’une part l’avènement d’une nouvelle phase du capitalisme dans laquelle la connaissance est au centre de la création de valeur et de l’accumulation du capital (capitalisme cognitif, Vercellone 2004), d’autre part l’importance croissante des marchés financiers et de leurs acteurs dans la régulation de cette économie.
Compte tenu de l’importance des actifs intangibles non seulement pour les marchés financiers mais surtout pour le mode de croissance actuel, la question de leur évaluation est de plus en plus souvent posée par la littérature, tant en sciences de gestion qu’en sciences économiques. Sur ce point bon nombre de méthodes coexistent et se font concurrence. Le débat sur le choix entre comptabilité aux coûts historiques et évaluation à la juste valeur (fair value) ne semble pas épuisé. Mais la doctrine qui semble s’imposer attribue à la bourse une compétence indiscutée lorsqu’il s’agit d’évaluer l’essentiel de ces actifs bien particuliers. On peut légitimement se demander si une telle confiance dans les mécanismes de marché est fondée.
Il ne s’agit pas ici de nier la formation d’actifs immatériels ou l’importance de ces derniers dans la croissance actuelle mais de mettre en question la liaison systématiquement établie ou supposée entre actifs immatériels et capitalisme financier. Nous nous demanderons tout d’abord si l’on peut raisonnablement créditer les marchés boursiers d’une réelle capacité à évaluer les actifs immatériels (I), autrement dit si la survaleur ou goodwill peut être assimilée à la valeur de ces actifs. Puis, face à l’ampleur des difficultés rencontrées par les comptables et experts dans cette évaluation, nous nous interrogerons sur la signification profonde de leur démarche (II)."