General Intellect
The "General Intellect" is a notion taken from Marx' 'Fragments on the Machines', to discuss the primacy of the cooperation of minds as productive factor, rather than the labour time of the workers:
"In a striking passage in the otherwise unreadable Grundrisse (a collection of notes never intended for publication) he argues that this ability to organize cooperation, what he calls General Intellect, will eventually become the most important factor of production, dwarfing the contribution of the direct labour of the workers themselves. Marx throught of General Intellect as embodied in machinery, but also in the social and affective relations that prevailed within the factory environment. It was furthermore a generally available means of production, available to everybody by virtue of their inclusion within the factory environment, their existence as ‘social individuals’. The main contribution of machinery and technology, was thus that it unleashed a genuinely social productive force in the from of new and more efficient forms of cooperation. Today the transmission belts of Marx’ steam-driven factories have become the internet. But the principle is the same. New information and communications technology increases productivity primarily because it enables new forms of cooperation. But this General Intellect is no longer confined to the time/spece of the factory. Rather it invests life in general."
(http://blog.actics.com/?p=36)
French-language explanation
« Fragment sur les machines » de Karl Marx, extrait des Grundrisse der Kritik de Politischen Ökonomie, 1857-1858, traduction française Maximilien Rubel, in Karl Marx, OEuvres, vol. II, Bibliothèque de la Pléiade. Paris, 1968, pp. 304-316).
In French, from Multitudes journal, by Paolo Virno:
Source: http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=476
"Que soutient Marx dans le « Fragment » ? Une thèse fort peu « marxiste » : le savoir abstrait - le savoir scientifique en premier lieu, mais pas seulement - tend à devenir, en vertu précisément de son autonomie par rapport à la production, ni plus ni moins que la principale force productive, reléguant dans une position marginale le travail parcellisé et répétitif. Il s’agit du savoir objectivé dans le capital fixe, qui s’est incarné (ou mieux est devenu fer) dans le système automatique des machines. Marx recourt à une image assez suggestive pour désigner l’ensemble des connaissances abstraites (de « paradigmes épistémologiques », dirait-on aujourd’hui), qui, tout à la fois, constituent l’épicentre de la production sociale et organisent tout le contexte de la vie : il parle de general intellect, d’un « cerveau général ». (Faisons remarquer au passage qu’il est possible que cette expression soit comme un écho plus ou moins conscient du Nous poïetikos, de l’intellect productif distinct et impassible dont nous parle Aristote dans la De anima).
La prééminence tendancielle du savoir fait alors que le temps de travail n’est plus qu’une « base misérable » : désormais l’ouvrier se situe à côté du procès de production, tout en en étant l’agent principal. Ce que l’on appelle loi de la valeur (la valeur d’une marchandise étant déterminée par le temps de travail qui lui est incorporé), que Marx considère comme l’architrave des rapports sociaux actuels, est cependant érodé et réfuté par le développement capitalistique même. Le capital n’en continue pas moins imperturbable, à « mesurer les gigantesques forces sociales ainsi créées à l’aune du temps de travail » (attention, Marx dit bien : le capital ; mais nous pourrions ajouter que le mouvement ouvrier organisé lui aussi fait de la centralité du travail salarié sa propre raison d’être).
C’est sur ce point que Marx avance une hypothèse d’émancipation très différente de celles qu’il expose dans d’autres textes et qui sont les plus connus. Dans le « Fragment sur les machines » l’origine de la crise n’est plus imputée aux disproportions inhérentes à un mode de production réellement fondé sur le temps de travail concédé par les individus (elle n’est donc plus imputée aux déséquilibres liés à l’existence pleine et entière de la loi de la valeur, par exemple la chute tendancielle du taux de profit). C’est au contraire la contradiction déchirante entre un procès de production qui s’appuie désormais directement et exclusivement sur la science, et une unité de mesure de la richesse qui coïncide encore avec la quantité de travail incorporée dans les produits, qui apparaît aujourd’hui au premier plan. L’élargissement progressif de cet écart conduit, selon Marx, à l’« effondrement de la production basée sur la valeur d’échange » et, donc, au, communisme."