Introduction To Anti-Utilitarian Democracy

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* Article: Esquisse d'une démocratie anti-utilitariste. Jean-Paul Lambert. Revue du MAUSS 2005/2 (no 26), pages 314 à 316

URL = https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2005-2-page-314.htm


Summary

From the reading notes of Michel Bauwens, 2006:

The author affirms three principles of true democracy:

- 1. One must freely engage in any activity. This requires a basic income for all.

- 2. Any corporate profit must not make any other profit than human profit

- Any enterprise is experimental

French-Language Abstract

"Au principe de la démocratie : l’idée que le peuple est un être majeur. Elle est toujours aussi neuve car il n’y a été fait droit, depuis les origines, qu’à travers l’expression de majorités.

Nombreux sont aujourd’hui ceux qui parlent de la reconquérir sur la façon dont la classe politique tire profit de cet état de fait. Le peuple, disent-ils, doit s’exprimer le plus directement possible. Or, aussi directe soit-elle, toute expression doit être entendue par des auditeurs autorisés, maîtres en dernier ressort de son application. La notion d’expression est donc, démocratiquement parlant, suspecte. Par ailleurs, que peut-on exprimer ? Des aspirations… Des exigences… Une volonté… Elles sont susceptibles d’interprétations multiples. Des besoins ? La suite est connue. Quiconque pense la politique en termes de gestion des besoins s’incline devant leur réalité, pour ne pas dire leur fatalité, et se retourne sur la machine économique pour les satisfaire. L’histoire récente l’a suffisamment montré : que l’expression des besoins et leur prise en charge soient confiées à des dictateurs ou des gouvernements jetables, qu’elles adoptent le langage autogestionnaire ou participaliste, elles doivent toujours en passer par une économie qui conditionne la création de richesses aux profits monétaires, entretient la rareté. Une économie qui impose aux peuples ses propres impératifs de fonctionnement et ne démocratise que de façon dérisoire, et toujours à reculons, ce que l’époque fait espérer de mieux.

Si on veut que la démocratie fasse à nouveau sens et que le droit des peuples à se gouverner eux-mêmes cesse d’être une vaine formule, il nous faut donc l’arracher à la fois à ce qu’elle est devenue – une technique de prise de pouvoir par majorités interposées – et à l’économie antidémocratique par nature et par destination qui lui est attachée.

À quoi, dans l’idéal, devrait-on reconnaître une démocratie ? Au fait que les peuples y ont la maîtrise de leurs usages."