Free Goods as Civilization Building

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This French author argues that providing free goods is a sign of civilization-building. Going beyond the individual decisions involving commodities, providing goods for free is a step in an ethical and qualitative discusion on the kind of society and public goods we want.


"Le rapport gratuit est quand même très différent du rapport marchand, même si le rapport marchand aboutit toujours à un rapport non marchand, à l’usage: quand vous achetez un abricot, il n’est qu’une pure marchandise au moment où vous hésitez entre lui, la pêche ou la grappe de raisins, mais une fois que vous l’avez acheté et que vous le mangez, c’est votre capacité à apprécier son goût qui entre en jeu. La gratuité, c’est un saut de civilisation. A un moment donné, notre problème n’est plus de savoir si, oui ou non, notre enfant va aller à l’école, mais bien comment on va définir le rôle de l’éducation, assurer la réussite scolaire de chacun… Les interrogations gagnent en qualité, en ambition, elles créent du lien social. La société a montré qu’elle savait étendre le champ de la gratuité à des domaines qui n’étaient pas donnés au départ, qui n’étaient pas donnés par la nature, par exemple avec l’école publique ou la Sécurité sociale. Dès lors, il m’a semblé que faire reculer la frontière, identifier les lieux où on peut repousser la limite de ce qui est dominé par le marché et libérer des espaces du rapport marchand, c’était une possibilité très importante, très concrète, très immédiate. Cela ne renvoie pas à des lendemains ou des surlendemains qui chantent; ça peut se faire tout de suite et permettre ainsi d’expérimenter déjà une autre forme de rapport aux personnes et aux choses. La gratuité, rappelons-le, un bien vaut avant tout par son usage et n’a qu’accidentellement une valeur d’échange. «  (http://www.peripheries.net/g-sagot1.htm )