Le Platform cooperativism pour faire émerger une économie collaborative, sociale, solidaire et soutenable

From P2P Foundation
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Article de Julien Cantoni, publié sous différentes formes aux adresses suivantes :


INTRODUCTION :

Mais d’où vient le Platform cooperativisim ?

Après de premiers enthousiasmes immodérés, évoquer l’économie collaborative semble désormais susciter d’abord de la méfiance alors même qu’elle ne cesse de séduire toujours plus de consommateurs, de producteurs, de contributeurs. Toutes ces contradictions sont largement commentées de façon plus ou moins objective et avec la P2P Foundation nous avons été parmi ceux avec Ars Industrialis, la FING, Without Model entre autres qui ont essayé d’apporter un éclairage contrasté sur cette émergence. La transition vers l’économie collaborative est donc paradoxale. Elle promet des avancées économiques et sociales considérables alors même qu’elle chamboule parallèlement les piliers de notre économie. Nos Amis de OuiShare, qui participent aussi grandement à cet effort d’éclairage, ne titraient-ils pas leur dernier festival dédié à l’économie collaborative « Lost in transition ? » ?

L’une des spécificités des plateformes netarchiques, hiérarchie des réseaux, comme Amazon, Uber AirBnB serait de désintermédier des acteurs inefficaces, produisant peu de valeur ajoutée en assurant une relation directe entre producteur et consommateur. S’il est indéniable que ces acteurs ont su apporter de nouveaux services, qu’ils ont questionné concrètement un certain nombre de pratiques plus que discutables dans certains secteurs, ils jouent pour autant avant tout, un rôle d’hyperintermédiation en devenant quasi monopolistiques.

Aussi, depuis peu émerge l’idée d’un platform cooperativism (coopérativisme de plateforme) basé sur des plateformes équitables qui permettrait d’apporter des niveaux de services analogues aux plateformes netarchiques en plein essor tout en en limitant les effets négatifs les plus couramment dénoncés.

Trebor Schloz et Neal Gorenflo ont déjà contribué grandement à définir les traits qui caractériseraient cette alternative et à pointer les méfaits des grandes plateformes qui dominent l’économie (Voir Vers des plateformes réellement coopératives).

Captation excessive de la valeur à leur seul profit, gouvernance opaque, fermée, autoritaire à l’opposé de l’idée de l’idée de coopération, brutale déstabilisation d’acteurs économiques, évasion fiscale et de cotisations sociales, taylorisme numérique, usage intrusif, insidieux et mercantile des données sont parmi les plus écueils les plus souvent cités par les observateurs. Aussi, l’ambition du Platform cooperativism consiste à apporter une réponse à ces difficultés sans dissoudre les bénéfices des plateformes netarchiques.